lundi 26 novembre 2012

Procès Bino – 2° Deux témoins à la mémoire courte



Philippe Horn et Henri Prudon étaient avec Ruddy Alexis le soir des faits, ils témoignent par visioconférence depuis la région parisienne. 
 

Cafouillage

Philippe Horn est incapable de confirmer ce qu’il est supposé avoir déclaré lors de ses auditions. Il ne se souvient plus vraiment, dénonce des pressions, le stress de la  garde-à-vue. Il ne confirme pas le fait que Ruddy Alexis était venu avec une arme, et lorsqu’on lui demande si Ruddy a bien déclaré dans la voiture « ce soir c’est rébellion, c’est tirer sur les forces de l’ordre », il grimace, reformule : « pas vraiment tirer, plutôt affronter… »
La défense lit alors la déclaration de sa compagne de l’époque, qui avait été entendue et à qui on avait demandé ce qu'il lui avait dit du meurtre de Jacques Bino :
« Il pensait comme tout le monde que c’était la police qui l’avait tué »...


« À sa démarche et à sa voix »

Prudon, interrogé par la défense, indiquera que Ruddy Alexis, a déclaré à ceux avec qui il était venu et qui, « pour faire comme tout le monde » ce soir-là, entendaient se cacher le visage :
« Pourquoi vous mettez des bandanas ? Y a pas besoin de se cacher le visage. »  
Ces propos seront confirmés par d'autres témoins. Il affirme ensuite s’être séparé de Ruddy et l’avoir revu, cagoulé, en « tenue de commando » grise et blanche, armé. Selon lui, il est allé tirer sur le boulevard Légitimus, en direction de la police qui tentait de progresser au niveau du supermarché Match. A la question de savoir comment il l’a reconnu  s’il était entièrement camouflé, il répond avec assurance « à sa démarche et à sa voix aussi. » Le juge lui demande alors s’il a une démarche particulière, les genoux cagneux, s’il boite ou quelque chose du style ? « Non, rien de spécial répond Prudon, enfin il a sa démarche à lui, c’est tout. J’insisterais plus sur la voix que sur la démarche ». Concernant sa voix justement, il confesse avoir seulement entendu le tireur du boulevard Légitimus dire en créole : « O yo ? O yo ? » ("où sont-ils ?, où sont-ils ?"), en parlant des policiers.   Deux syllabes répétées une fois qui lui permettent donc de confondre sans hésitation la voix de Ruddy Alexis…


Le poids de la rumeur

Le juge lui relit ses déclarations du 22 avril 2009 :
       « Avez-vous reconnu sa voix ?
  -  Non, pas sur le moment. (…) Je n’en étais pas sûr à ce moment-là mais j’en ai été sûr quand quelqu’un dans la foule a crié son [NDLR : sur]nom : "Jumplay" ».
Quant à savoir si c'est bien le même individu qui a tiré plusieurs minutes plus tard sur la Fiat Punto de Jacques Bino, il n’en sait rien :
« En rentrant chez moi, j’ai entendu des jeunes dire qu’un homme était mort dans une voiture. Mais je n’ai rien vu. Ce n’est que quelques jours après que Forbin m’a dit qu’il avait vu le tireur et qu’apparemment c’était Ruddy. Je ne croyais pas ça possible mais c’est ce que disait la rumeur dans le quartier. »

FRédéric Gircour (chien.creole@gmail.com)

1 commentaire:

  1. il a pensé com de nombreuse personne,moi osi jme di ke se sont les forces de l'ordre ki l'on tué,il conécè bcp de choz ke les otres ne devai pa savoir je pens,et com il vlè parlé dc on la tué...
    super!!il se contredit tt seul le 2ème temoin

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